DIMENSIONS MATÉRIELLES ET IMMATÉRIELLES DE L’HOMME

Opposer matériel et immatériel c'est comme opposer science et art

Il y a ceux qui voient tout en noir et ceux qui voient tout en blanc.

La réalité est généralement plus subtile, plus sensible. Elle se trouve à la lisière entre ces deux couleurs, dans un grand dégradé de gris…

Opposer matériel et immatériel c'est comme opposer prix et valeur.

Ces lunettes coûtent 200€. Sans elles je ne peux pas lire le menu au restaurant, ni un livre, ni même mes mails. Sans elles, je ne peux pas passer le fil dans le chat de l’aiguille pour recoudre un ourlet. Sans elles, je ne peux pas savoir le temps de cuisson indiqué dans une recette de gâteau. Sans elles, j’ai dû mal à discerner les différents pièces de monnaie quand je fais le marché…

L’option lumière bleu des verres était un peu chère mais très efficace pour améliorer mon confort de vue sur écran. 

Ces lunettes me sont indispensables au quotidien. 

Privilégier le ET/ET au OU/OU

Dans cet exercice, nous allons détailler quelques besoins et principes de l’ homme à travers deux dimensions : immatérielle et matérielle. 

L’objectif est de démontrer que les deux approches sont nécessaires pour atteindre une sorte d’équilibre. Ce qui s’applique à l’individu s’applique en toute logique aux différentes organisations (association, entreprise, clubs…) qui regroupent en leur sein plusieurs hommes et femmes. 

DIMENSIONS MATERIELLES

  • Montant du salaire annuel, placements financiers, rentes, avoirs fiscaux…
  • Type de véhicule et chevaux fiscaux
  • Couverture santé et nombre d’assurances 
  • Montant du loyer, standing et surface de l’habitation 
  • Titre du poste,  des diplômes, et noms des établissements concernés
  • Nombre d’années d’expérience dans un poste
  • Budget dédié aux courses
  • Volume de biens matériels essentiels et/ou secondaires possédés
  • Consomme des produits neufs, jette ce qui ne fonctionne plus
  • Reconnu de par son statut…

DIMENSIONS IMMATERIELLES

  • Revenus suffisants pour subvenir aux besoins du foyer + extras
  • Capacité à se déplacer facilement à pieds, en vélo, en voiture en fonction du besoin
  • Etat de santé physique et mentale
  • Chaleur et amour au sein du foyer
  • Diversité et richesse du parcours académique et professionnel
  • Niveau de compétences et d’expertise dans un métier ou une spécialité
  • Type d’alimentation privilégié (local, frais, bio, agriculture raisonnée…)
  • Intensité des expériences et moments partagés avec les proches
  • Privilégie l’usage  (réparation, location ou l’occasion) avant le  neuf, recycle 
  • Reconnu par ses pairs et son écosystème… 
 

Schémas de représentation et conscience humaine

La liste n’est pas exhaustive et surtout ces deux dimensions ne sont pas opposables.

Désigner une personne riche, appréciée et épanouie ne se résume pas à la ranger dans une catégorie plutôt qu’une autre. 

En revanche, les enjeux sociaux, environnementaux et économiques de notre époque nous amènent à zoomer davantage sur notre patrimoine immatériel (traditions, valeurs, cultures, interactions…). 

Le point de bascule de nos consciences est né avec l’écologie qui est devenue prééminente dans la seconde moitié du XX siècle. Ce terme désigne en grec « habitat » et « science ».  L’ écologie est  « la science des relations des organismes avec le monde environnant, c’est à dire, dans un sens large, la science des conditions d’existence ». 

L’’écologie peut ainsi être environnementale, sociale, et même mentale. Elle a trait au sensible, à l’expérientiel, comme la dimension immatérielle. 

La difficulté de notre société à se détacher quelque peu du rendement matériel pour y faire cohabiter plus de dimensions immatérielles (écologie, RSE, consommation durable, bien-être, équilibre de vie, motivation, management…) réside beaucoup dans le fait de subir une cacophonie d’injonctions contradictoires incessantes :  rouler au diésel, puis à l’électrique (en baissant notre consommation d’électricité en même temps), puis à l’hydrogène demain ? ; consommer made in France du café du Brésil, communiquer avec le monde entier de chez soi, préserver sa vie privée affichée sur les réseaux sociaux, limiter les émissions de Co2 et livrer votre pizza ou votre robe en 10mn, manger Bio from Mexico, éteindre les éclairage nocturnes en ville et mettre des parasols chauffants dès décembre, inciter à acheter local et trouver des tomates en janvier…

L’immédiateté prime sur la réflexion et la gestion des contradiction fait notre pain quotidien. On prône la congruence mais on laisse les paradoxes nous envahir à tous niveaux. Cette absence d’ambition commune, de bon sens au service de bien commun laisse le champs libre à une pensée complexifiée en lieu et place d’une pensée complexe.

Notre incapacité à regarder la « big picture » , le matériel ET l’immatériel, avec leurs systèmes et leurs dynamiques singulières ET complémentaires nous entraîne à expérimenter l’incohérence en permanence.

 Le livre de François-Xavier Oliveau La crise de l’abondance décrit bien ce phénomène. Il pose le constat que nos esprits, façonnés par des millénaires de rareté, peinent à comprendre les crises successives que nous traversons ; et que pour repenser notre futur au prisme de l’abondance, mettre en adéquation nos actes et nos discours, notre approche de la richesse doit se transformer.

Retour aux fondamentaux existentiels

L’homme s’est adapté, sans griffes, sans crocs ni pelages et a survécu des millénaires grâce à  son inventivité,  jusqu’à se retrouver aujourd’hui bien au chaud assis sur un canapé. 

Il avait réussi à dominer son environnement et se retrouve désormais fragilisé et tiraillé entre l’ETRE, l’AVOIR et le FAIRE .

« Donne moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer, et la sagesse de distinguer les premières des secondes » écrivait Marc Aurèle.

Les directives réglementaires qui émergent, que ce soit dans la société civile ou commerciale, existent  pour donner un cadre au changement de paradigme que nous traversons. A tâtons, elles essaient de guider – hommes et entreprises – vers le « mieux agir ». Elles ne sont en aucun cas un package de solution idéales ou définitives. 

  1. La réglementation incite et régule ; 
  2. la finance compte et évalue ; 
  3. l’immatériel catalyse et développe la création de valeur. 
 

Et les drivers pour nous développer en tant qu’individu, sont les mêmes que pour développer une entreprise : le sens du projet, la vision, les valeurs, l’envie…

Les actifs immatériels permettent à l’homme -comme à l’ entreprise- de se démarquer et d’avancer, conscient de ce qui constitue ses forces, ses valeurs, son destin à court, moyen et long terme, parfois sa survie. 

Une reconnexion entre nos considérations matérielles et immatérielles est donc à opérer de toute urgence pour envisager l’avenir avec pragmatisme et nous diriger avec sincérité vers plus de sérénité. 

« Connais-toi, toi-même. Rien de trop. » 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *