Tout a commencé en 2017.
En pleine crise de la quarantaine, je traversais une période de remise en question, une vraie crise de sens. L’envie de « remettre une pièce dans la machine » s’imposait, mais pas n’importe comment : je voulais accompagner les entreprises autrement. Jusqu’ici, toutes les approches que j’avais croisées me semblaient désormais plates, abstraites, déconnectées du réel — du vécu concret, du travail quotidien des organisations.
J’ai alors commencé à lire énormément : de la philosophie, de la sociologie, des thèses académiques, des travaux sur le sens, le biomimétisme, sur la structure du vivant, sur la dynamique des systèmes humains. Et peu à peu, une conviction s’est imposée.
Les actifs immatériels représentent un levier de performance bien plus puissant que ce que révèlent les indicateurs financiers classiques. J’ai donc exploré les travaux académiques, animé par une question centrale : comment relier le concept théorique à la réalité du terrain, au cœur même des entreprises ?
Mon tout premier outil a vu le jour sur Excel, avec des formules volontairement complexes. Je ne voulais pas me contenter d’un score ou d’une note simpliste. Je cherchais à intégrer des pondérations, des signaux faibles, des coefficients positifs ou négatifs qui influencent réellement l’analyse d’une dimension stratégique. Pas question de réduire la complexité du réel à une moyenne de moyennes. Les chiffres, on peut leur faire dire ce qu’on veut. Ce que je voulais, c’était une lecture honnête, équilibrée, capable de refléter autant les données objectives que les perceptions qualitatives.
Le diagnostic que je propose aujourd’hui avec la plateforme Saas Holo Diag permet de capter ce que vit et incarne réellement une organisation : sa capacité à innover, à évoluer, à se remettre en question — ou au contraire, sa tendance à se figer ou à se désagréger. Il ne s’agit pas seulement d’un outil d’évaluation ou de pilotage, mais d’un révélateur de sens.
Travailler sur les actifs immatériels, c’est chercher à comprendre ce qui fait l’âme d’une entreprise, sa personnalité, sa dynamique propre. Je suis fière du chemin parcouru, du travail accompli et surtout de tout ce que l’exploration immatérielle m’a apporté.
D’ailleurs, si on prend un instant pour réfléchir à ce qui fait réellement la valeur d’un être humain, la comparaison avec la véritable valeur d’une entreprise est évidente.
Ce n’est évidemment pas le solde de son compte en banque, mais bien ce qu’il ou elle apporte autour de lui qui fait la valeur d’un homme ou d’une femme : sa bienveillance, son intégrité, son impact sur les autres et sur la société. Alors pourquoi continue-t-on à évaluer, jauger, juger les entreprises uniquement à l’aune de leur performance financière, et ce, malgré les avancées récentes en lien avec la RSE et la CSRD ?
Comme pour les individus, leur véritable valeur réside aussi dans ce qu’elles transmettent, créent, inspirent — dans leur capital immatériel.
Pour conclure, cette vision, ce parcours, je les ai suivis avec une conviction constante : ne jamais abandonner quand on sait, au fond de soi, que ce que l’on fait est juste. Il faut continuer, même quand les regards sceptiques ou les sourires en coin viennent refroidir l’enthousiasme. Continuer même quand vous présentez votre projet avec les yeux qui brillent et qu’en face, on vous oppose des moues dubitatives ou des visages fermés. Ce n’est pas de l’obstination, mais une fidélité à ses valeurs, une détermination à faire sa part, à contribuer à quelque chose de plus grand que soi. C’est dans cet esprit que j’ai créé Holo Diag : pour révéler, comprendre et piloter ce qui est souvent invisible mais pourtant essentiel — le capital immatériel.
J’aime à croire qu’un jour, mesurer la performance à travers le prisme des actifs immatériels et reconnaître la qualité de ces derniers ne sera plus une exception, mais une évidence. Qu’on regardera la richesse d’une organisation non plus uniquement à travers ses résultats financiers (agrégés à quelques critères ESG au mieux..), mais aussi à travers sa véritable capacité à créer du sens, du lien, de la confiance, et de l’impact durable.
Parce qu’au fond, c’est peut-être là que se joue le véritable renouveau : dans la manière dont nous choisissons, collectivement, de redéfinir ce qui compte vraiment.
