Les entreprises affrontent une transformation profonde. Les modèles centrés sur la performance immédiate, l’optimisation maximale et la vitesse montrent leurs limites structurelles.
La question n’est plus seulement d’être performant : il s’agit désormais d’être soutenable, c’est-à-dire capable de durer, de s’adapter, de traverser l’incertitude sans se fracturer.
Pour comprendre ce que cela implique, il faut revenir à trois dimensions immatérielles majeures : la résonance, la robustesse et la confiance.
Ces trois notions constituent un socle stratégique pour les années à venir. Elles définissent la capacité d’une organisation à tenir, à se transformer et à maintenir une cohérence interne dans un environnement instable.
Résonance : la qualité du rapport au monde
Le sociologue Hartmut Rosa a montré que les individus, comme les organisations, vivent aujourd’hui dans un régime d’accélération qui les désynchronise. La résonance représente alors l’inverse : la capacité à être en prise avec ce que l’on fait, à percevoir du sens, à ressentir un lien vivant avec son environnement.
Dans une entreprise, la résonance se manifeste par :
un alignement clair entre mission, actions et décisions,
des interactions qui structurent l’engagement,
des espaces où les personnes sont réellement touchées par leur travail.
Une organisation résonante ne crée pas seulement de la performance, elle crée de la vitalité.
Robustesse : l’art de durer dans l’incertitude
Le biologiste Olivier Hamant a transposé au champ organisationnel un concept central du vivant : la robustesse. Là où l’optimisation cherche le rendement maximal, la robustesse cherche la capacité à absorber les chocs, à se réorganiser, à ne pas se briser.
La robustesse d’une organisation repose sur :
la diversité des ressources et des interactions,
la redondance utile,
la flexibilité des structures,
la capacité d’apprentissage.
Ce sont les marges, les structures tampons, les redondances intelligentes qui soutiennent la continuité face aux perturbations. L’obsession de l’efficience les a souvent éliminées ; il s’agit désormais de les reconstruire.
Confiance : l’infrastructure invisible
La confiance constitue le socle silencieux de toute coopération. Niklas Luhmann l’a montré : elle réduit la complexité, permet l’action collective et limite les coûts de contrôle.
Dans une entreprise, la confiance :
fluidifie les interactions,
soutient la délégation et l’autonomie,
permet la créativité et l’innovation,
réduit la peur, donc libère les dynamiques internes.
Une organisation qui perd sa confiance interne perd sa capacité à agir. À l’inverse, une organisation qui la cultive crée une infrastructure immatérielle extraordinairement puissante.
Deux autres dimensions critiques : disponibilité et sobriété organisationnelle
Les organisations qui veulent durer doivent aussi travailler :
la disponibilité : attentionnelle, relationnelle, mentale. Sans disponibilité, pas de résonance ni d’apprentissage ;
la sobriété organisationnelle : réduction des frictions inutiles, clarification des priorités, simplification des flux internes.
Ces deux éléments conditionnent la qualité globale du fonctionnement.
Un enjeu stratégique : les marqueurs de singularité
Travailler la résonance, la robustesse et la confiance ne produit pas seulement un gain interne. Cela génère des marqueurs de singularité :
une culture reconnaissable,
un style relationnel distinctif,
une expérience employé et client cohérente et lisible,
une identité organisationnelle forte.
À une époque où les offres se ressemblent, où les marchés se commoditisent, où les promesses se banalisent, la singularité devient un avantage décisif — et elle naît presque toujours d’actifs immatériels.
Holo Diag : rendre l’immatériel visible et pilotable
Avec Holo Diag, ces dimensions immatérielles ne sont plus des intuitions ou des perceptions floues.
Elles deviennent :
des données,
des dynamiques observables,
des leviers d’action,
des axes de transformation.
Beaucoup d’organisations pilotent encore prioritairement leurs indicateurs financiers ou opérationnels. Elles sous-estiment ce qui constitue pourtant leur infrastructure de soutenabilité.
La résonance, la robustesse et la confiance ne sont pas des « soft skills » institutionnelles. Ce sont des actifs stratégiques immatériels, déterminants pour la stabilité, l’attractivité, la créativité et la capacité d’évolution.
Vers un nouveau modèle organisationnel
Les organisations soutenables seront celles qui choisiront :
d’investir dans la vitalité plutôt que dans la seule efficacité,
de développer la robustesse plutôt que l’optimisation maximale,
de cultiver la confiance plutôt que le contrôle,
de créer des espaces de résonance plutôt que des environnements saturés.
La soutenabilité n’est pas un supplément. C’est un état d’être organisationnel — immatériel avant tout — qui conditionne la capacité à se transformer, à construire le futur et à dépasser les modèles de prédation pour évoluer vers des modèles véritablement contributifs.
Une contribution qui se joue à tous les niveaux — individuel, collectif, territorial — et qui ouvre la voie à l’accomplissement et au sens en ancrant l’action dans un cadre durable et cohérent.